le 28 avril 2023
Le Jour de deuil des travailleuses et travailleurs a été créé par des membres du SCFP il y a plus de 40 ans pour se souvenir des personnes qui ont perdu la vie au travail et pour inspirer les travailleuses et travailleurs à militer pour prévenir d’autres tragédies.
Le travail doit être sain et sécuritaire.
Les mesures d’urgence de la pandémie de COVID-19 sont terminées, mais les travailleuses et travailleurs ont toujours le droit d’être protégés contre les dangers des maladies respiratoires dans le cadre de leur travail. Il n’y a pas que la COVID-19. Les infections peuvent nuire à leur santé et mettre leur vie en danger.
Les travailleuses et travailleurs sont confrontés à une pression accrue pour « revenir à la normale » tout en essayant de se remettre du rythme de travail intense et des exigences émotionnelles, physiques et personnelles de la pandémie. Les répercussions sur la santé mentale continuent d’émerger, et la plupart des milieux de travail ne sont pas équipés pour y faire face.
Les travailleuses et travailleurs doivent continuer à pousser les employeurs à prévenir l’exposition aux maladies transmissibles et à tenir compte des blessures psychologiques causées par le travail. Les employeurs doivent accorder suffisamment de congés de maladie aux salarié(e)s pour que tout le monde puisse se rétablir, que ce soit d’un problème de santé physique ou mentale. La tête fait partie de notre corps.
Des décès inacceptables
Au Canada, les travailleuses et travailleurs continuent de mourir à un rythme totalement inacceptable. Selon les statistiques les plus récentes, près de 1000 personnes sont tuées au travail chaque année, un nombre qui n’inclut pas les réclamations rejetées par les commissions d’indemnisation.
Cette année, nous nous souvenons des membres du SCFP qui sont décédés en 2022 en raison de leur travail :
- Sherri Anne D’Amour, section locale 5167, Ontario
- Michael Boulanger, section locale 4705, Ontario
- Wilmer Gonzalez, section locale 2740, Saskatchewan
- Gérald Gauthier, section locale 375, Québec
N’oubliez pas vos quatre droits
Le Jour de deuil des travailleuses et travailleurs a été créé par des membres du SCFP il y a plus de 40 ans.
En tant que syndicalistes, nous avons le devoir de poursuivre ce combat. Nous devons veiller à ce que l’ensemble des travailleuses et travailleurs connaissent les quatre droits inscrits dans toutes les lois sur la santé et la sécurité au travail du pays :
- le droit de refuser un travail jugé dangereux jusqu’à ce qu’une enquête puisse avoir lieu;
- le droit de participer au choix de ce qui est sécuritaire sur le lieu de travail et de signaler les risques ;
- le droit d’être informé de tout risque sur le lieu de travail susceptible de causer un préjudice et de la façon de prévenir ce préjudice;
- le droit de ne pas subir de représailles pour l’exercice de l’un de ces autres droits ou pour le respect de toute autre exigence des lois sur la santé et la sécurité au travail.
Le rôle des comités de santé et de sécurité au travail
Partout au Canada, les employeurs doivent offrir un milieu de travail sain et sécuritaire. Les employeurs sont légalement tenus de collaborer avec les travailleuses et travailleurs au sein de comités de santé et de sécurité au travail (SST) pour mettre en évidence les problèmes et trouver des solutions sécuritaires.
Les comités de santé et de sécurité sont victimes d’attaques depuis le début de la pandémie. Les membres du SCFP signalent plusieurs problèmes récurrents, notamment l’annulation des réunions mixtes de santé et de sécurité, la nomination par les employeurs des personnes représentantes syndicales, ainsi que le sabotage délibéré des efforts des comités.
Rappelons-nous que le comité de SST est notre forum pour trouver des solutions aux enjeux de santé et de sécurité et pour faire des recommandations aux employeurs. Nos voix sont importantes. Nous connaissons les réalités quotidiennes de notre travail, au-delà de ce qui est écrit dans les politiques de l’employeur. Nous avons des droits, il faut les utiliser.
Redoublons d’efforts pour renforcer notre pouvoir, documenter les risques, tenir des registres minutieux et exiger qu’on protège les travailleuses et travailleurs contre les risques qu’on ne peut pas éliminer. Il ne suffit pas de reconnaître le danger, il faut aussi le régler. Lorsqu’un employeur ne respecte pas son devoir de diligence, il faut entamer les prochaines étapes avec les inspecteurs et inspectrices du gouvernement.